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AN1.Marianne_Ghorayeb

Artiste et architecte franco-libano-suisse, Marianne expose sa première série de sculpture « Expulsion » en 2020 dans l’espace ARLAB à Vevey, en Suisse. Lors de cette exposition, regroupant des artistes de plusieurs horizons (ECAL, HEAD, artistes indépendants), elle sera artiste exposée et curatrice de l’évènement avec Florent Bonzon. Quelques semaines plus tard, elle rejoindra le Marais à Paris, pour exposer à nouveau ses colonnes de plâtre lors de l’exposition « Not So Crazy Girls », curatée par Naomi Rubin.

Ses sculptures connaissent un profond renouvellement en quelques mois et le répertoire des matériaux utilisés s’enrichit sous l’influence de ses recherches et rencontres avec plusieurs artistes confirmés. Travaillé avec les matériaux tels qu’ils nous ont été donnés et comprendre leur valeur et leurs potentialités est pour l’artiste une nécessité. A travers le processus relevant de la sérialité, elle met en scène la matière et elle place le processus comme un agent décisif de la forme finale. L’artiste donne un cadre au matériau afin qu’il exprime ses qualités intrinsèques et son état originel. A travers divers associations, les différentes matières se complètent et s’immobilisent dans une forme d’équilibre indissociable. Sans son élément structurel, le plâtre, le béton, l’argile ou encore la mousse expansée ne serait qu’un objet informe. Accouplé à une armature stable, il s’associe et profite d’un appui pour se maintenir.

Ses thématiques de prédilection englobent l’équilibre des forces et la fusion des matériaux. « Mon amour pour les matériaux et ce qu’ils peuvent nous raconter est infinie. Même les matériaux non-nobles peuvent devenir de vraie sculpture avec des qualités esthétiques et plastiques. » Ses expérimentation la mène à identifier les fondements de la sculpture afin de redécouvrir la fatigue physique du démoulage manuel d’une coulée de béton, d’un lissage d’enduit de plâtre ou encore l’action d’aller à l’encontre de la résistance d’une matière. Sous des apparences d’essais de laboratoire, l’artiste établit une méthode qu’elle répète de manière systématique. Pourtant chacune de ses sculptures est unique et non-reproductible. La forme finale est extraite d’une part de hasard qui se joint à une méthodologie prédéfinie. Chaque matériau est manipuler, peser, appliquer manuellement. La main de l’artiste fait partie intégrante du processus et par conséquent, du résultat.

Les matériaux du chantier et l’habilité manuelle de l’ouvrier inspire l’artiste-architecte et lui permettent d’imaginer un type de sculpture née de cette passion pour l’art de construire, qui avait déjà engendré, depuis les années soixante, une transformation radicale des processus créatifs de l’art. Sans élément structurel solide, toute construction est menée à disparaître. En parallèle, notre société semble avoir perdue l’équilibre et n’a pas été écoutée et exploitée selon ses propres limites. Cette démarche artistique se base sur une volonté d’être humble envers les matériaux, de ne pas les catalyser en une forme prédéfinie, mais leur laisser une marge de liberté et exalter leur potentialité propre. Contre cette tendance générale de choisir la forme avant le matériau, elle prend le parti d’affirmer que c’est la matière doit dicter une partie de nos choix. Les limites imposées par la terre doivent diriger nos actions, sinon cela nous mène à un dérèglement. « Regarder avec nos yeux de manière consciente, nous fera comprendre que chaque chose peut nous orienter vers des possibilités multiples. »

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http://www.marianneghorayeb.com

@marianne.ghorayeb

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